Accéder et se garer à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle

Entre flambée des tarifs de stationnement, nouvelles taxes transport et défis environnementaux, accéder au premier aéroport français relève désormais du parcours du combattant. Enquête sur une infrastructure sous tension.

Par la rédaction, publié le 9  janvier 2019

Depuis le début de l'année 2025, un ticket aéroport spécifique à 13€ est nécessaire pour rejoindre Roissy en RER B, marquant une nouvelle hausse des coûts d'accès à la première plateforme aéroportuaire française. Cette augmentation tarifaire s'inscrit dans un contexte d'inflation généralisée qui touche tous les moyens de transport vers l'aéroport, du parking au taxi, questionnant l'accessibilité d'une infrastructure qui accueille pourtant 82 millions de passagers en 2025.

L'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle traverse une période de mutations profondes. Avec une croissance du trafic de 6% en avril 2025 par rapport à 2024, l'infrastructure retrouve progressivement son niveau d'avant-Covid. Mais cette reprise s'accompagne de nouveaux défis : la nécessité de concilier développement économique et objectifs de décarbonation, tout en maintenant une accessibilité financière pour les voyageurs.

En pratique

Situé à 23 km au nord-est de Paris, l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle est le plus important en France. Il est réparti sur trois départements (Val-d'Oise, Seine-Saint-Denis et Seine-et-Marne) et occupe la moitié du territoire de la commune de Roissy-en-France. Pour être précis, l'aéroport se répartit sur 5 autres communes : Épiais-lès-Louvres, Tremblay-en-France, Le Mesnil-Amelot, Mauregard et Mitry-Mory. Il comporte 3 terminaux, et bientôt un quatrième en prévision des Jeux olympiques d'été de 2024. On peut donc avoir quelque appréhension à y venir pour s'y repérer facilement ! L'aéroport est largement desservi par les transports en commun : trains (TGV classique et Ouigo), RER B et bus. Les locaux sont si vastes que deux lignes de métro gratuites permettent de s'y déplacer.

Certains voyageurs font le choix de venir en voiture, notamment pour plus de facilité avec les bagages ou parce que leur point de départ est mal desservi par les transports en commun. Certains hommes d'affaires préfèrent également cette option pour des arrivées ou des départs tardifs ou très matinaux. Il est très facile de réserver une place sur le site : https://www.airpark-roissy.fr site du parking de Roissy, situé sur la route départementale 16 (route de Choisy aux Boeufs) sur la commune de Vemars (95470).

Pour accéder facilement à l'aéroport en voiture, 3 autoroutes (A1, A3 et A104) et la nationale RN2 desservent les terminaux. L'A1, qui relit Paris à Lille, apporte le plus gros flux de véhicule avec ses 4 voies. Il est important de repérer le terminal de départ afin de se garer à proximité. Les parkings sont situés différemment selon la durée du stationnement, il convient donc de les repérer avant.

Le parking, un luxe de plus en plus inabordable

"Les prix des parkings officiels sont compris entre 160 et 235€ pour un stationnement d'une semaine", révèlent les dernières données tarifaires. Face à cette inflation, de nombreux voyageurs se tournent vers les prestataires privés qui proposent des tarifs dès 65€ par semaine, soit moins de 10€ par jour. "Le prix devient prohibitif pour les familles qui partent en vacances", confie un père de famille interrogé dans les allées du terminal 2.

Cette envolée des coûts reflète une stratégie assumée d'Aéroports de Paris pour réguler la demande et pousser vers les transports en commun. Mais elle pèse lourdement sur le budget des voyageurs, notamment ceux mal desservis par les transports collectifs ou contraints par des horaires décalés.

Les transports en commun face au défi de l'attractivité

Malgré les investissements considérables - 250 millions d'euros pour les travaux RER B Nord Plus achevés récemment - les transports en commun peinent à convaincre. Le RER B, épine dorsale de la desserte, souffre encore d'une image dégradée malgré la rénovation complète de ses 119 rames.

"Le trajet de 30 à 35 minutes depuis le centre de Paris reste acceptable, mais la régularité n'est pas toujours au rendez-vous", témoigne un voyageur d'affaires régulier. La mise en service prévue du CDG Express fin 2027, qui reliera la gare de l'Est en 20 minutes pour un tarif encore non déterminé, pourrait redistribuer les cartes.

L'aéroport face au défi climatique

L'enjeu environnemental pèse désormais sur tous les choix d'aménagement. ADP a lancé en avril 2025 une grande concertation publique sur la décarbonation, visant à "réconcilier développement et décarbonation". L'objectif : accueillir 105 millions de passagers en 2050, contre 82 millions en 2025, tout en réduisant l'empreinte carbone.

Selon les données officielles, les émissions de CO2 de l'aéroport atteignent 1,5 million de tonnes en 2017 selon ADP, mais l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie évoque un chiffre bien plus élevé de 30 millions de tonnes en comptabilisant l'ensemble des vols.

Vers un nouveau modèle de mobilité aéroportuaire

Face à ces défis multiples, l'aéroport cherche sa voie. L'abandon du controversé Terminal 4 en 2021 a marqué un tournant, privilégiant une approche plus mesurée du développement. Les futurs projets misent sur l'optimisation de l'existant plutôt que sur l'extension massive.

"Il faut repenser complètement notre approche de la mobilité aéroportuaire", estime un expert en transport interrogé par nos soins. "L'enjeu n'est plus seulement d'absorber la croissance du trafic, mais de le faire de manière durable et accessible."

L'avenir de Roissy se joue donc sur sa capacité à inventer un nouveau modèle, conciliant performance économique, accessibilité sociale et responsabilité environnementale. Un défi de taille pour la première plateforme européenne qui doit prouver qu'elle peut rester un hub attractif sans sacrifier ses ambitions climatiques.